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Demander de l'aide

Proche aidant, un métier à part entière

Après le décès de ma belle -mère, alors que je cherchais un emploi dans mon métier, mon père devenait de plus en plus dépendant et ma mère n’arrivait pas à assumer seule. J’ai donc renoncé à mon activité à l’hôpital pour m’occuper de mes parents. Mais pour avoir contact avec l’extérieur, je me suis parallèlement engagée quelques heures par semaine à la fondation Pro-xy pour des présences à domicile.


Tous deux perdaient de leur autonomie et je me trouvais bien occupée avec leurs courses, les repas, les rendez-vous médicaux, soins, ménage, gestion et résoudre leurs conflits.


Consciente que cette situation pouvait durer sur un long terme, non sans peine il a fallu leur faire admettre qu’il était impératif de mettre en place les services du CMS pour les douches de mon père, les repas à domicile, préparation des médicaments. Une dame de ménage a été engagée deux heures par semaine. Je tenais à garder mes présences à la fondation Pro-xy.


Ils demandaient de plus en plus de surveillance et mon frère avait un regard bien distant, je lui ai demandé son accord écrit pour être responsable des décisions médicales et administratives.

De plus en plus souvent sur la route et auprès de mes parents, un jour ma fille de 16 ans me dit qu’elle aimerait aussi être vieille pour que je m’occupe d’elle. Cette remarque a été la sonnette d’alarme. Suite à une chute, mon père a de lui-même demandé un placement. Je naviguais dès lors entre mes deux parents, passais beaucoup de temps auprès de chacun, je savais mon père en sécurité mais aussi qu’il m’attendait. J’ai alors demandé l’aide de Pro-xy un après-midi par semaine auprès de ma mère afin de consacrer ce temps à ma fille.


Avant son décès, mon père m’avait instamment demandé de garder maman le plus longtemps possible à la maison. Cette promesse m’a imposé beaucoup de présences, énergie et trajets divers. Mais avec l’aide du CMS et l’attention d’une voisine, elle a été honorée.


Suite à un comas, ma mère a vécu un mois en EMS.


« Je suis en sécurité ici, ce n’est pas un lieu de mort mais un bel endroit de vie. » ce sont les dernières paroles qu’elle m’a dites alors que je l’ai quittée la veille de son décès. Combien ces mots m’ont rassurée et déculpabilisée.


Durant toutes ces années, j’ignorais le terme de proche aidant, qui reflète souvent un métier à part entière.

Marinette

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